Depuis l’an dernier, les Chromebook convertibles sont aussi des tablettes Android. Cet Asus Chromebook Flip C434 est-il aussi à l’aise en tant que notebook qu’en tant que tablettes ? C’est l’une des questions qu’on se posait avant ce test.
Design et prise en main : un produit à l’évidence haut de gamme
L’Asus Chromebook Flip C434 ressemble à un gros notebook. Il faut dire que l’écran atteint la taille respectable de 14 pouces et le poids approche 1,5 kg. Selon Asus, la coque est en aluminium, même si on a l’impression qu’il s’agit de plastique métallisé. L’écran occupe en grande partie la surface de la coque (87 %). En somme, l’appareil dégage une impression de haut de gamme, en phase avec les spécifications et le prix.
L’Asus Chromebook Flip C434 en mode notebook : un écran presque sans bordures et un clavier confortable
Une belle coque en aluminium
Convertible : le mode notebook bien plus ergonomique que le mode tablette
Ce Chromebook est un convertible, dans le sens où le clavier peut être retourné à 360 degrés, ce qui transforme en principe l’appareil en tablette. Mais le clavier ne peut pas être détaché. Une fois celui-ci escamoté, il est automatiquement désactivé par le système ChromeOS. Heureusement car on a alors les touches sous les doigts, ce qui est assez étrange. Dès lors, un clavier virtuel apparait quand on veut saisir du texte. De plus, dans ce mode tablette, le multifenêtre est désactivé. En fait, on se retrouve pratiquement avec une tablette Android… trois fois plus lourde qu’une tablette 10 pouces. Le mode « support » se révèle plus intéressant, avec l’écran retourné à presque 360 degrés. D’autant que les charnières offrent une résistance importante qui permet de figer efficacement l’angle de l’écran par rapport au clavier. Le Chromebook ressemble alors à une petite TV posée verticalement. Pratique pour regarder un film ou montrer une présentation PowerPoint. Mais la position Notebook, clavier ouvert devant l’écran, est la plus naturelle. Les touches chiclets offrent alors un excellent confort de saisie et le touchpad se montre précis. Ce qui fait de ce Chromebook un outil bureautique tout à fait honnête.
En mode tablette : les touches sont au dos mais heureusement inactives
En mode tablette et portrait
En mode support : parfait pour regarder un film ou montrer une présentation
Les deux charnières sont dures, ce qui permet de maintenir n’importe quelle position
Ecran : une résolution un peu juste pour un écran 14 pouces
La définition de 1920 x 1080 pixels peu sembler très correcte mais elle se révèle un peu juste pour un écran de 14 pouces. A moins de 40 cm et avec de bons yeux, on distingue en effet les pixels. Quand on a l’habitude d’une tablette 10 pouces dotée d’une définition de 2560 x 1600 pixels, la différence est visible. Rien de rédhibitoire mais à ce niveau de prix, on aurait espéré un peu mieux. Heureusement, cet écran en technologie LCD IPS offre de bons contrastes et une luminosité correcte.
Une définition de 1920 x 1200 pixels : c’est un peu juste pour un écran de 14 pouces
Haut-parleurs : effet stéréo et qualité acceptable
Ce Flip C434 n’est pas vraiment destiné aux usages multimédias. Mais ses deux haut-parleurs offrent un effet stéréo et une qualité sonore correctes, comparés à nombre de tablettes. Le niveau sonore est élevé, au point qu’il est difficile de pousser le volume à fond quand on reste à proximité. Les basses sont sacrifiées, ce qui est normal avec des transducteurs de cette taille.
Les deux haut-parleurs placés au dos sont assez puissants et offrent un bon effet stéréo mais ils restent très inférieurs à la plupart des enceintes bluetooth
Capteurs vidéo : le minimum vital
La capture vidéo n’est pas le fort de cet appareil. Le Flip C434 est en effet dépourvu d’APN arrière. Quant à sa caméra frontale, elle n’excède pas une définition de 1 MPixels, insuffisante pour filmer du fullHD. On devrait se contenter d’images et de vidéos en 720p (1280 x 720 pixels).
Connectique : trois ports USB dont deux USB-C
Deux ports USB-C et un port USB-A, ainsi qu’un slot SD
Ce Chromebook est doté de deux ports USB-C, d’un port USB-A et d’un lecteur de cartes SD. On peut brancher une clé USB sur n’importe quel port USB. En revanche, contrairement à une tablette ou un smartphone Android, ce Chromebook, comme sans doute tous les autres, n’est pas vu comme une clé USB quand on le connecte à un PC, que ce soit via les ports USB-A ou USB-C. Si on veut transférer des fichiers entre un PC et un Chromebook, on optera donc plutôt pour des services Cloud ou pour une clé ou un disque USB. Le slot SD ne présente qu’un défaut : la carte SD n’est pas protégée par une trappe.
Performances et réactivité : pas de benchmark mais une excellente impression
Nous avons testé la version du Flip C434 dotée d’un processeur Intel i5 de 8e génération (des versions i3 et i7 sont également disponibles). Nous avons l’habitude de faire tourner le test de performances Antutu sur les tablettes Android et même Windows ou iPad. Nous avons pu l’installer sur le Flip C434 mais il a refusé de se lancer. On est donc contraint de se fier à une évaluation subjective. Le démarrage s’effectue en quelque secondes et la sortie de veille est instantanée, quand on ouvre l’écran. Et idem pour la mise en veille quand on ferme l’écran. La réactivité du navigateur Chrome est excellente quand on surfe sur le web et qu’on utilise des applications en ligne. On ne voit pas de différence avec un PC très performant. Les applications Android que nous avons installées s’exécutent également sans ralentissement. On ne sait rien des performance 3D mais la philosophie des Chromebook est d’accéder à des applications en ligne. Si on veut malgré tout jouer à des jeux ayant besoin d’un GPU surpuissant, on optera plutôt pour des plates-formes de jeux en streaming. Cette remarque vaut pour toute autre application gourmande en ressources : un Chromebook est fait pour exploiter les ressources du Cloud.
Autonomie : 8h50 en fonctionnement intensif
Le chargeur fourni est assez imposant mais permet une charge complète en 1h45, assez rapide compte tenu de la capacité de la batterie. L’autonomie a été testée en lisant des vidéos pendant 80 % du temps, la plupart en streaming donc en sollicitant le Wifi. La luminosité était au maximum et le son réglé à environ 50 %. Dans ces conditions, l’autonomie a atteint 8h50. En baissant la luminosité, on devrait être proche des 10 h annoncées par Asus. La consommation est très faible en mode veille, soit plusieurs semaines d’autonomie.
ChromeOS : un navigateur à onglets et fenêtres avec gestion du drag&drop
Le système ChromeOS se réduit pratiquement au navigateur web Chrome, qui permet donc d’exécuter n’importe quel service en ligne. Les onglets ouverts peuvent toutefois être détachés de façon à s’afficher dans plusieurs fenêtres dont chacune peut être redimensionnée au pixel près. De plus, certains onglets, qui correspondent aux applications web de Google (Drive, Youtube, Gmail, Docs…), génèrent automatiquement des icônes sur la partie inférieure de l’écran, qui constituent autant de raccourcis. En bas à droite, on peut ouvrir un menu contenant une zone de notification et les paramètres du système. Le bureau se réduit à sa plus simple expression : impossible d’y placer des icônes d’applications, de dossier ou de fichiers.
Le gestionnaire de fichiers permet d’accéder à l’arborescence du disque interne de 128 Go et des périphériques de stockage connectés. Comme dans Windows, on peut déplacer par drag&drop un fichier ou un groupe de fichiers, dans le navigateur Chrome. Cela permet par exemple de les transférer dans Google Drive. Mais on ne peut pas déplacer le dossier lui-même. Il faut donc l’ouvrir puis sélectionner tous les fichiers avant d’effectuer le drag&drop. Windows se souffre pas de cette restriction.
Au centre, le gestionnaire de fichiers dans lequel on voit la clé USB que l’on vient de connecter (également visible en bas à droite dans le volet de notification). A droite, une application Android (Reversatile).
A gauche, le navigateur Chrome. A droite, le volet de notifications entièrement déployé.
A gauche, l’application Android Google Docs, dont la fenêtre ne peut pas être ajustée, sauf en la basculant en plein écran.
Google Play et les applications Android : oui mais…
Nous avons installé avec succès plusieurs applications Android via le magasin Google Play. Mais leur comportement est variable. Pour certaines, il est impossible de redimensionner leur fenêtre d’affichage : soit elles sont en plein écran, soit elles sont limitées à une fenêtre d’une taille réduite à celle d’un smartphone. C’est le cas par exemple de Google Docs et Google Sheet, dont on préfèrera utiliser la version Web, dans Chrome. D’autres applications, comme Microsoft Word et Excel, peuvent adopter n’importe quelle taille. Mais sous Word, si on affiche le texte « à la largeur de l’écran », il faut rééditer l’opération après chaque redimensionnement de la fenêtre. Alors que sous Windows, le rafraîchissement est automatique.
Le service Google Docs, ouvert dans le navigateur Chrome
Le même service Google Docs mais ouvert avec son application Android : celle-ci s’affiche soit dans une petite fenêtre, soit en plein écran.
Les applications Microsoft Word et Excel, dans leurs versions Android : leurs fenêtres peuvent être ajustées à n’importe quelle taille.
ChromeOS est-il une bonne alternative à Windows ?
Ce Chromebook reste conçu autour du navigateur, qui donne accès à de très nombreuses applications en ligne. La compatibilité Android enfreint cette philosophie, même si c’est un plus. Dès qu’on sort de Chrome, on souffre de limitations par rapport à Windows. Mais si on y reste et qu’on change sa façon de travailler, notamment en stockant tous les documents dans le Cloud plutôt qu’en local, alors ce Chromebook représente une véritable alternative à Windows. Pour autant, les 128 Go d’espace de stockage sont utiles pour rendre certains documents disposnibles hors connexion, ce que permet par exemple Google Drive.
Résumé et prix
Une véritable alternative aux PC sous Windows mais un mode tablette peu convaincant
Cet Asus Chromebook Flip C434 remplit son contrat grâce une réactivité excellente, une autonomie de presque 9 h, un clavier offrant un bon confort de saisie et un écran très correct, même si on aurait aimé un peu plus de résolution. La compatibilité Android est un plus mais ne se révèle pas fondamentale car la philosophie d’un Chromebook reste d’accéder à des applications en ligne via le navigateur Chrome. De même, le côté convertible n’est pas essentiel car le mode tablette manque cruellement d’ergonomie. Dès lors que toutes les applications dont on a besoin sont disponibles en ligne, ce Chromebook représente une véritable alternative aux notebooks sous Windows.
On a aimé | On n’a pas aimé |
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Asus Chromebook Flip C434 | 661 € | |
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Asus Chromebook Flip C434 | 699 € |
Asus Chromebook Flip C434 vs Flip C302 (specs)
Chromebook Flip C434 | |
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Système | ChromeOS + Android avec magasin PlayStore |
Taille d’écran | 14 pouces, LCD (tactile) |
Résolution d’écran | 1920 x 1080 pixels |
Processeur | Intel Core M3, i5 ou i7 |
Mémoire de travail | Jusqu’à 8 Go |
Mémoire de stockage | Jusqu’à 128 Go |
Autonomie | 10 h |
Webcam en façade | 1 Mpixel (720p) |
Caméra arrière | Non |
Réseau | Wifi |
Connectivité | 2 ports USB-C, 1 port USB-A, 1 port microSD, Bluetooth |
Poids | 1450 g |
Dimensions | 321 x 202 x 15,7 mm |
Bonjour très bon test du C434.. Cependant il me semble inutile d’installer une application Android alors que la page web du service est disponible au format PWA ( je parle en autre de Google Docs).
Parce que les Chromebook ne sont pas des ordinateurs comme les autres, il faut repenser notre façon de travailler :
– Oublions les applications lourdes à télécharger et installer au profit du service web
– Ne plus penser stockage Local mais bien Cloud avec les services de Google (drive, photos, music)
Pour le Hardware, à ma connaissance dans cette gamme de prix il n’y a pas beaucoup d’appareil avec une web cam très performante, il sera donc possible sur ce Chromebook mais comme tous les autres d’ajouter en USB une cam externe.
Allez dernière choses pour la forme. Si ChromeOS était à ces débuts limité à Chrome, il a énormément évolué, comme vous le noté dans votre article, nous avons accès au play store (Android) mais aussi à Linux ( projet Crostini). Donc ChromeOS ne se limite plus dutout à un simple navigateur.
En tout cas merci pour cet excellent article qui donne un point de vue très intéressant pour cet appareil.